Notre cerveau d’humain n’aime pas dire non surtout quand il y a en nous toutes ces peurs fort dodues.
1re astuce
Une des premières astuces c’est de se poser la question “à quoi je dis OUI quand je dis NON”.
Le bénéfice : on se recentre sur soi au lieu d’imaginer comment l’autre pourrait réagir. Et à ce jeu d’anticipation, vous êtes méga fortes, vous les hypersensibles : championnes du monde des scénaristes d’anticipation (si je dis non, alors il/elle va me dire ça alors il se passera ceci et on ne pourra jamais plus faire cela et ensuite ça sera la cata, blablablablabla).
Donc je reviens à mon propos : à quoi je dis oui quand je dis non.
Prenons un exemple : je viens de passer une grosse semaine intense de boulot avec des réunions presque tous les soirs et des choses à finir les autres soirs. J’ai un gros manque de sommeil et je n’attends qu’une chose : arriver à samedi pour me faire enfin une grasse mat’ puis d’aller au yoga pour me réénergiser avant d’aller retrouver ma meilleure amie au ciné.
Ma sœur que j’adore m’appelle vendredi soir car elle est en galère et me demande si elle peut me déposer ma nièce de 5 ans, samedi à 7h car elle a un déplacement pro qui vient de se caler et elle n’a VRAIMENT personne pour garder la choupette.
Si je lui dis oui : je vais me rajouter un charge de fatigue et je ne pense pas être en état optimal de zénitude pour gérer ma nièce qui a son petit tempérament explosif ! bref imaginez le tableau.
Si je lui dis non : je me dis oui à quoi ? et là je vous laisse compléter.
C’est à vous :
- Repensez à un moment récent où vous avez dit oui alors que vous vouliez, au fond de vous, dire non.
- Comment vous êtes-vous sentie dans votre corps ? Le corps de trompe pas, il sait quelle réponse on doit donner. Il y a quelque chose qui se serre dans la tête, la gorge, le plexus, le ventre ou ailleurs, selon les personnes.
- Qu’avez-vous répondu ?
- À quoi, dans cette situation, vous auriez dit oui quand vous avez dit non ?
Une fois que vous savez à quoi vous dites OUI, vous verrez, il est déjà moins difficile de dire NON. Et ce, SANS SE JUSTIFIER EN LONG ET EN LARGE, en donnant une rapide explication sur le pourquoi vous dites non … ou pas, car parfois on a juste le droit de dire non sans explication (mais en général c’est qu’on arrive au 6e ou 7e dan de “savoir dire non”).
2e et 3e astuces
Prendre le temps avant de répondre.
Plus on a du mal à dire non, plus cette astuce est à dégainer plus vite que son ombre !
Rien JAMAIS ne vous oblige à répondre immédiatement : vous n’avez pas de pistolet sur la tempe donc aucun risque mortel, contrairement à ce que votre cerveau essaie de vous faire croire.
Vous avez donc la possibilité de dire, avec élégance, que vous avez besoin de xx temps pour donner votre réponse en étant vraiment sûre que ce soit la meilleure.
Et hop, cela vous laisse le temps de revenir à vous, de sentir en vous (dans votre corps puis dans votre tête) quelle est la meilleure réponse pour vous et de savoir à quoi vous dites oui si vous dites non et inversement.
Cerise on the cake : vous pouvez aussi, en plus, répondre par une série de questions qui va vous permettre de cerner précisément la demande.
Et oui, ce qui est dramatique à mon sens, c’est que l’on donne une réponse bien souvent sans avoir tous les tenants et les aboutissants. On se retrouve, après avoir dit oui, dans une situation des plus stressantes où l’on découvre au fur et à mesure l’étendue de la demande. Qui n’a jamais vécu cela, se signale ! Ce genre de situation où l’on passe direct dans le fameux triangle de Karpman tout à fait délétaire pour les relations quelles qu’elles soient. Où l’on passe du statut de sauveur (je ne peux pas lui dire non car je vais le mettre dans la panade), à celle de victime (c’est toujours sur moi que ça tombe, j’aurais dû m’en douter) à celle de bourreau (puisque c’est comme ça, il va voir de quel bois je me chauffe)… et peut-être parfois avec un langage un peu plus fleuri, ou pas.
Donc, quand une personne nous fait une demande, nous avons juste la responsabilité de poser des questions pour savoir de quoi il retourne précisément.
Je dégaine maintenant ma 3e astuce et son moyen mnémotechnique à lire à haute voix pour qu’il prenne tout son sens : CQQCOQP (vous l’avez ? ), méthode également nommée celle des 3QO2CP
- C comme COMMENT
- Q comme QUAND
- Q comme QUI
- C comment COMBIEN (de temps, d’euros, de personnes…)
- O comme OÙ
- Q comme QUOI
- P comme POURQUOI
Une fois que vous avec la réponse à ces questions de base, il ne reste en principe plus d’angles morts et vous savez à quoi vous dites oui ou non.
Cette méthode est pratique aussi parce qu’elle apporte de l’objectivité en se concentrant pleinement sur la demande.
4e astuce
Qui découle de ce que je viens d’écrire car on a tendance à faire un amalgame entre la demande et la personne (qui demande). Et vient alors la croyance erronée que si on dit non, c’est à la personne que l’on dit non. D’où la peur de blesser, de contrarier, de décevoir, de perdre la personne.
La dissociation entre la demande et la personne est vraiment indispensable.
En prenant un peu de recul, on répond NON à une demande, ce qui ne nous empêche pas d’avoir beaucoup d’affection, de considération, de respect, pour la personne.
Avec tous ces éléments en main, vous pourrez apporter une réponse en respect de vous-même ET entamer une discussion pour aider l’autre à trouver une solution qui lui convienne.
Le petit conseil pour terminer : plus vous vous entraînez, avec ses astuces, sur des NON sans enjeu très fort, plus le processus va vous paraître naturel pour vous attaquer aux grands NON fondamentaux de votre vie où vous allez dire OUI à votre liberté, votre émancipation, vos rêves, etc.
Et surtout à chaque fois que vous avez réussi à dire NON : célébrez pour ancrer en vous cette petite grande victoire.